Gérard Muselli

Gérard Muselli a conduit les essais de l’Etendard VI à réacteur Orpheus, et a également pris part aux essais du Mirage III derrière Roland Glavany.

Né le 27 novembre 1919, à Châteauroux, il est attiré vers l’aviation, où avec son voisin, ils construisent ensemble des modèles réduits et vont voir voler les avions à La Martinerie et à Déols. Gérard Muselli commence à voler et, grâce à l’aviation populaire, passe son deuxième degré en 1937.

Il s’engage le 22 avril 1938 au bataillon de l’Air 1O5 à Châteauroux, breveté « pilote militaire » le 25 juillet 1938, sa formation ne dure pas plus d’un an. Il est affecté au groupe de chasse GC I/5 sur P-36, plusieurs mois avant la déclaration de guerre. En juin 1940, après avoir acquis six victoires en combat aérien, il passe en Afrique du Nord avec son groupe, qui s’installe à Rabat.

Après avoir fait le coup de feu lors du débarquement américain, il est transféré sur P-40 puis sur P-39. Il effectue 108 missions de surveillance côtière, comportant souvent des départs ou des retours dans des conditions atmosphériques très dures. Le 16 mars 1945, Gérard Muselli attaque une locomotive dans une gare de triage en Allemagne, un coup de 88 lui arrache un aileron. L’avion passe sur le dos, Gérard Muselli dégage en poussant sur le manche … réflexe sauveur mais peu courant.

Au total, il a à son actif 73 missions de bombardement et de mitraillage.


Après la guerre, il entre au service de l’État au Centre d’expériences aériennes militaires (CEAM) en 1951 puis passe successivement au Centre d’essais en vol (CEV) et à l’École du personnel navigant d’essais et de réception (EPNER) en 1952.

Au meeting de Bordeaux, en 1952, Gérard Muselli, tourne quelques beaux loopings, Marcel Dassault, présent, vient en voiture au pied de l’avion : « Vous savez qu’on cherche toujours des bons pilotes pour faire des pilotes d’essais- … ».

Après avoir vu le chef pilote d’essai Constantin Rozanoff, il entre aux Avions Marcel Dassault le 1er mai 1952.

Gérard Muselli est alors en quatrième position sur le Mystère, Paul Boudier étant le dauphin de Constantin Rozanoff. Un de ses premiers travaux sera la mise au point du parachute anti-vrille de l’Ouragan – puis les vrilles sur cet avion, le prototype Mystère IV N, les vrilles du Mystère II.


Il conduit également les essais de l’Etendard VI à réacteur Orpheus, avion du concours OTAN pour l’avion léger d’appui tactique. Ensuite, il prend les essais du Mirage III derrière Roland Glavany, qui s’occupe alors du Mirage IV, puis quitte l’entreprise en juillet 1959.

Gérard Muselli bat le record du monde de vitesse sur 100 km avec le Mirage III A03 (encore à profil symétrique), le 18 mai 1959, à 1 762 km/h. Il est muté à Istres pour continuer la mise au point du Mirage III, puis il demande à être affecté à Bordeaux, où il devient chef pilote. Malheureusement pour lui, il est déclaré inapte médical à la fin du printemps 1960.

Au printemps 1961, Gérard Muselli s’installe à Cazaux pour assurer les liaisons avec le Centre d’essais en vol, ce qui lui permet de s’adonner à la pêche et à la chasse qui ont toujours été ses sports favoris, jusqu’à son décès, à Arcachon, en 1970.