Déjà auteur de « Thomas Silane » ou « Les Enragés du Normandie-Niemen », Patrice Buendia est le scénariste des BD « Tanguy et Laverdure », « Adler, l’aigle à deux têtes » et de la toute récente « Ghost Squadron ». Il a accepté de nous parler de son travail et de ses spécificités.
Bonjour Patrice, quel est l’acte fondateur qui vous amené à la BD estampillée aviation ?
C’est la rencontre avec Alexandre Paringaux, créateur des éditions Zéphyr (devenu label des éditions Dupuis). J’ai toujours aimé les avions pour leur esthétisme, mais je n’en avais pas la connaissance technique. Alexandre voulait développer « Les Enragés du Normandie-Niemen », il m’a accompagné, donné les codes du milieu, ses exigences, ses impératifs.
Quels sont les défis spécifiques de l’écriture d’un scénario de BD d’aviation ?
Tous les aspects techniques ! Aux difficultés de construire un récit s’ajoutent des contraintes techniques, historiques et technologiques. Ce qui nécessite beaucoup de recherche, de documentation… Et d’être bien entouré.
Quels époques et contextes vous sont les plus familiers ?
J’ai autant de plaisir à scénariser « Adler, l’aigle à deux têtes », qui se passe en 1939-1945, que le « Tanguy et Laverdure » moderne, qui est actuel. À chaque période ses spécificités ! Mais je dois avouer que j’apprécie particulièrement l’élégance des années 1950 et 1960, avec leurs vêtements et leurs appareils.
Quels sont les experts avec lesquels vous travaillez ?
Frédéric Zumbiehl bien sûr, auteur de « Team Rafale », « Buck Danny » et ex-pilote de chasse. Travailler avec lui sur « Les Ailes du temps », « Tanguy et Laverdure » et « Buck Danny Origines », c’est l’assurance d’être crédible – et c’est un ami. Une autre BD comme « Médecins de Guerre » impose des experts, en l’occurrence deux infirmiers ayant exercé pour les forces spéciales. Pour « Tanguy et Laverdure Classic – Une taupe chez les Cigognes », j’ai été conseillé par le général Marc Leduc, ex-pilote de Mirage IV. Parfois, je collabore avec des dessinateurs, comme Damien Andrieu, Matthieu Durand ou Sébastien Philippe. De vrais fanas ! L’auteur Samuel Prétat, autre passionné, m’aide aussi souvent. Chaque projet nécessite ses experts !
Est-ce qu’il y a une collaboration particulière avec le dessinateur pour l’action en vol ?
Toujours ! Avec une exigence quasi contradictoire : être précis dans la représentation et imaginatif pour la mise en scène, ce qui fait le parallèle avec la contradiction de l’aéronautique, à savoir de lourdes masses de métal défiant la légèreté de l’air. Avec Matthieu Durand par exemple, au dessin sur les « Classic » de « Tanguy et Laverdure », nous échangeons régulièrement, surtout pour le storyboard, afin que les avions « volent bien » et que leur évolution dans le ciel soit lisible pour tous.
Quelle est la place de Dassault Aviation dans votre univers ?
En tant que scénariste titulaire des deux séries « Tanguy et Laverdure », les appareils Dassault ont une importance prépondérante ! Avec les Mirage 2000 pour la série moderne et les Mirage III – mes chouchous je dois l’avouer – pour les « Classic ».